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Nous décidons alors de pêcher presque uniquement les herbiers qui s'offrent à nous, mais nous posons aussi
deux cannes au pied de cassures de 30 cm et de petites souches, sans oublier la canne au bord près des potamots.
Le temps de tendre les lignes est arrivé et nous commençons par les lignes les plus éloignées situées à environ
250 m du bord pour finir avant la nuit par les lignes les plus proches. Le travail est fastidieux car chaque canne
a son repère et nous ne comptons plus la dépense d'énergie tant l'envie de faire une carpe est grande.
La nuit venue, toutes nos cannes sont enfin en place. Contrairement à la première nuit où nous pêchions un peu
au pif, au terme du deuxième jour nous sommes très confiants sur le déroulement futur de la session et nous nous
endormons tout doucement au son du silence.
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7 h du matin, il fait déjà grand jour et un esprit de doute commence à s'installer car toujours pas de carpes au
compteur et une nuit agitée par les brèmes. Je lève l'avancée de mon parapluie-tente et observe de mon bed-chair
l'eau et mes cannes. Soudain, un swinger monte d'un cran et le détecteur commence à émettre des bibs saccadés
jusqu'à une sonnerie constante.
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Je sors de mon duvet comme une balle et ferre d'un mouvement ample. La canne est pliée mais rien ne se passe.
Sachant de suite que je suis tanké dans un obstacle, j'appelle de vive voix Laurent qui dort. Après un long moment
il se réveille et partons de suite en barque sans oublier l'épuisette. Pendant qu'il rame, je pompe sans trop tirer
sur le poisson et tout doucement nous nous approchons de la masse d'herbier où j'avais déposé mon montage.
Arrivé à l'aplomb, la ligne se libère et le combat peut enfin commencer.
Pour mon premier combat en bateau, je suis content car la carpe se défend bien. Elle passe plusieurs fois devant
nous sous un mètre d'eau et reflète à chaque fois les rayons du soleil. Le spectacle est magnifique car on peut
observer la carpe sonder et se retourner sur elle-même en surface. Le combat durera 5 grosses minutes et Laurent
épuise la carpe au premier passage.
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Arrivés au bord, nous décrochons le poisson et nous le pesons délicatement. L'aiguille se stabilise sur 14.5 kg.
C'est une jolie miroir assez courte mais trapue qui a mordu sur un montage en tresse éché de trois noix tigré
et d'une bouillette flottante Mack 2 scopex pour équilibrer l'ensemble. Avant la remise à l'eau de la carpe dans
son élément naturel, nous prenons une série de photos puis nous la relachons rapidement pour lui éviter trop de
stress.
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Après la première carpe, rien d'autre n'est venu perturber notre train-train quotidien. Nos gestes sont maintenant
précis et la dépose des lignes de plus en plus rapide. La stratégie pour cette troisième nuit reste la même, hormis
la dépose de deux nouveaux repères qui ont été embarqués par les voiliers.
Après ce dimanche un peu mouvementé, nous sommes de nouveau confiants et espérons maintenant faire une carpe par
24 heures. A peine la nuit venue, les premiers bips commencent à résonner sur l'immensité du lac. Fausse alerte car
ce n'est malheureusement qu'une brème qui nous oblige à retendre de nuit...
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0 H 45, j'entends une voix qui m'appelle et me fait sortir du lit dans un état comatteux. J'aperçois alors mon
ami tenant l'une de mes cannes en me disant "Ah !! c'est pas trop tôt !". Je saisis alors ma canne et commence
à ramener ma ligne jusqu'à voir en surface une petite carpe miroir de 4 kg prise sur 2 bouillettes carnées.
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Chacun son tour de prendre des carpes...
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Nous allons nous recoucher et dormir un peu si les brèmes décident de nous laisser un peu en paix...
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Le reste de la nuit est calme pour nous deux jusqu'au petit matin. Soudain vers 8h20 un départ courbe le scion d'une
des cannes de Laurent. Je sors en arrachant la moitié de la tente et ferre le poisson qui est déjà accroché dans une
souche. Laurent arrive peu après et nous préparons déjà la barque pour aller la chercher à 250 m du bord.
Alors que nous naviguons tranquillement vers la carpe, nous devons faire un premier arrêt pour essayer de dégager le
corps de ligne d'une souche. La situation est critique car la tête de ligne n'est pas dans le moulinet. Laurent essaye
de dégager sa ligne quand soudain quelque chose cède sous la pression : est-ce la souche ou le nylon ??
Ouf, c'est la souche et un morceau de racine remplie de dreissènes apparaît à la surface. Après une séance de démellage
le combat peut reprendre. La carpe a maintenant la tête dans les herbiers et Laurent sent enfin ses coups de têtes.
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Après de longues minutes, elles monte à la surface et passe devant nous. Sa longueur impressionne
et incite Laurent à mettre un terme au combat. Elle est maintenant dans l'épuisette et nous retournons vers le campement.
Sur la terre ferme, c'est l'euphorie. La pesée est vite effectuée car Laurent sait que son ancien record est battu.
L'aiguille du peson indique en tremblottant 14,5 kg pour 89 cm de long. Nous pouvons enfin laisser éclater notre joie car
nos carpes pour l'instant sont magnifiques.
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Le jour d'après ne donne rien et nous nous préparons sereinement pour l'avant-dernier soir. Les lignes sont vite déposées
en respectant la même stratégie des autres jours. Nous sommes en confiance et nous nous préparons à passer une nuit
mouvementée.
Vers 1 h 15, départ sur ma canne et encore une fois ferrée par Laurent et accrochée dans une souche !! comme d'habitude, nous
embarquons pour une traversée nocturne et naviguons vers la carpe. Arrivés à l'aplomb, je constate en effet qu'elle est
même très bien accrochée et après quelques minutes et en désespoir de cause je plonge ma canne entièrement dans l'eau
jusqu'au moulinet et soudain elle se libère de l'obstacle !! Le combat est engagé et peu de temps après emmailloté dans
les mailles du filet.
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Quand je vois la carpe pour la première fois, j'ai le sentiment que je vais battre de peu mon record de 16 kg. Le peson
affichera en fait 15,5 kg mais nous vérifions avec un autre peson car nous sommes tous deux persuadés qu'elle pèse plus.
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Mercredi 13 Mai, le soleil se lève sur le lac, prémices d'une belle journée. Malheureusement la nuit a été calme et maintenant
il faut tout remballer. Avant nous faisons le point de notre séjour positif car le capot, tant redouté, n'a pas
eu lieu. La discussion bat son plein et les idées pour améliorer la prochaine session sont évoquées.
Car c'est sûr, il y en aura une prochaine. Avec des galères, des carpes, de la joie, des rires et le tout rassemblé formera
de bons souvenirs.
Oui !! Madine, c'est sûr, on y reviendra l'année prochaine...
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